Al Qandil, rituel du mercredi saint

Rituel nommé en arabe « qandîl » qui signifie lumière.

On le célèbre au matin du mercredi saint dans l’Eglise maronite, et c’est un des plus anciens rituels qui a été réhabilité depuis la nouvelle réforme liturgique. On le célébrait dans les monastères, et depuis quelques années on le célèbre aussi dans les paroisses.

C’est un rituel très long, on y lit 7 fois la liturgie de la parole complète, évidemment pas les mêmes textes, mais tous les textes sont centrés sur la guérison interne et externe

Le but de ce rituel c’est d’aider les croyants à rentrer dans la Passion du Christ, le jour où il a été condamné: le mercredi avant la cène. L’intention est de donner la guérison interne à ceux qui n’ont pas fait leur jeûne et qui ne sont pas rentrés dans cette dynamique de guérison à laquelle appelle la liturgie maronite du carême.

Après la prière de bénédiction de l’huile et de l’azyme, le prêtre qui célèbre fait une croix sur le front des prêtres qui concélèbre et les diacres, et ceux-ci vont bénir les croyants avec cette même huile.

Les croyants viennent souvent avec des bouteilles de l’huile d’olive qui vont être mélangées avec une ou deux goutes de l’huile bénite, pour usage personnel ou pour les membres de la famille et spécialement les malades.

Dans un bassin on prépare la pâte, on y verse de l’huile d’olive, et on prépare 7 bougies.

Après la fin de chaque prière on allume une bougie, à la fin des 7 prières le prêtre bénit le peuple.

Prière de bénédiction de l’azyme plongé dans l’huile d’olive, l’intention de cette prière est la guérison des maladies l’entrée d’une manière directe dans la Passion du Christ

A la fin du rituel le diacre met « al qandîl » à la porte de l’église pour que les gens puissent prendre une bénédiction, ceux là viennent avec de petits sacs en nylon pour y mettre un morceau de la patte bénite.

On remarque que la majorité des participants sont des femmes et d’un certain âge, car le rituel se fait au matin et c’est un jour de travail. De plus le rituel est très long, si on fait toute la liturgie cela pourrait prendre 3 heures de temps.

 

Rituel filmé à l’église dédiée à Saint Maron dans la paroisse de Chyah, Beyrouth, 2011

Images et texte : Roula Talhouk

Montage : Antoine Meyer